Duel en terrain conquis ou début d'un match nul entre la France et l'Afrique noire ?

Un fils qui tue le père relève des contes de la Grèce antique. Et pourtant au 21ème siècle, loin de l'ancienne Gaulle, sur un continent où tout appartient encore à l'Empire (paternalisme politique et economique, présence militaire française, contrats juteux, démocratie sous perfusion française etc...), le fils politique de Chirac a défié le père devant un parterre des tirailleurs africains et leurs descendants. Faut-il rêver que les anciennes colonies (ou le précarré français) vont enfin être indépendantes comme avant la colonisation ou même l'esclavage ? Les intérêts français et européens sont tellement si nombreux et très importants (pétrole dans le Golf de Guinée, bois or, diamant, uranium, manganèze, cobalt, fer, potasse, cuivre etc...), Sarkozy le sait , il lui faudra tourner réellement le dos à tous ces privilèges exploités par les Européens, pour les acheter à très bas (les prix sont fixés par l'acheteur européen !), pour ne dire que ces matières premières sont emportées "gratuitement" à la barbe des responsables amis et complices (Mobutu, Bongo, Sassou, Compaoré, Eyadéma, Idriss, Bokassa...) depuis de la fin de la colonisation.

La génération des intellectuels africains aux abois depuis près de 50 ans attend la rupture du cordon ombilical entre la France des réseaux Foccart et les pays africains libérateurs de la France du nazisme. M. Sarkozy sifflez la fin du match dans lequel l'unique et éternel vainqueur est la France, nous voulons le match nul donc l'égalité qui est le meilleur résultat dans un contrat entre partenaires. (Dr EFL)
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M. Sarkozy défend sa vision de l'Afrique
LE MONDE 19.05.06 15h04 • BAMAKO (MALI), COTONOU (BÉNIN) ENVOYÉS SPÉCIAUX

Rompre avec l'Afrique de Jacques Chirac et avec les clichés culpabilisants sur le continent noir.
Au deuxième jour de son périple africain, à Cotonou, Nicolas Sarkozy a poursuivi ce qu'il présente comme un "opération vérité".

Après l'immigration, jeudi à Bamako, le ministre de l'intérieur français a ciblé, vendredi 19 mai, les relations entre la France et l'Afrique. En ligne de mire, les lieux communs. Non, la France ne pille pas les ressources africaines. Non, elle n'a pas à se sentir coupable, elle qui aide généreusement le continent, fustigeant "les vieux démons" du paternalisme et de l'assistanat, ainsi que la complaisance à l'égard des Africains.

Sa différence avec le président Chirac, Nicolas Sarkozy l'exprime peu sur le fond, car les grands enjeux comme les conflits en cours - Côte d'Ivoire, Tchad, etc. -, ou le rôle de l'armée française, sont au coeur du domaine présidentiel. Il dit "aimer l'Afrique" et s'extasie devant "le plus grand potentiel inexploité de notre planète". Partisan d'une "conception plus humaine et plus juste de la mondialisation", il plaide en faveur d'une "discrimination positive" au profit des produits africains. Adepte de la "culture du résultat", il estime que "plus d'aide doit impliquer plus d'efficacité de part et d'autre".

Sa volonté de briser des tabous l'amène en revanche à adopter un style délibérément corrosif, voire provocateur, très opposé aux effusions africaines de Jacques Chirac : "La France, économiquement, n'a pas besoin de l'Afrique (...). La colonisation, c'est le passé (...). N'écoutez pas ceux qui exonèrent l'Afrique des responsabilités de son non-développement."

INSUPPORTABLE "TRI"
Au jeu du "parler vrai" à propos du continent noir, M. Sarkozy a frappé fort, jeudi à Bamako, en réponse aux questions souvent très hostiles d'un parterre de responsables politiques et associatifs pour qui "immigration choisie" rime avec un insupportable "tri".
Qu'importe si ses apostrophes ont déclenché des réactions outrées dans le public des invités maliens, mêlées à quelques applaudissements. Prononcé dans une ambiance électrique, le discours ministériel s'adressait certes aux Africains, pas "à ses amis, il faut dire les choses", mais il visait au moins autant les électeurs français, via la trentaine de journalistes présents, convoyés dans l'avion ministériel.

(Philippe Bernard et Philippe Ridet)

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Commentaires

Titophe a dit…
Le match nul me semble encore loin, malheureusement!
Pr EFL a dit…
Bjr,

Eh oui, ça devrait cela, mais malheureusement la suprématie du camp dominant jusque là refuse cette égalité raciale au niveau de l'espèce humaine.

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