Seules la lutte et la détermination libèrent les Hommes opprimés !

Les premiers à combattre l'esclavage furent les esclaves eux-mêmes

C'est l'une des phrases qui resonnera dans la tête de chaque Noir tous les 10 Mai.

La porte de l'histoire et de l'humanité est ouverte aux grands hommes politiques qui corrigent les erreurs du passé et rêvent à un avenir heureux pour toutes composantes de la société.

Un bon homme politique est celui qui sait rentrer dans l'histoire par la grande porte. Il reste au président Chirac de cesser de soutenir tous les présidents à vie dans les anciennes colonies de l'ancien Empire français pour rentrer dans l'histoire du continent noir, berceau de l'humanité (paroles d'anthrologues)

Un grand homme politique est celui qui sait poser des actes qu'aucun homme politique n'a posé avant lui. Chirac et Taubira sont en train de franchir le seuil de de la porte de l'histoire cachée de la France coloniale pour la fermer pour toujours, et créer les nouvelles conditions d'une France où les Noirs devront s'asseoir à côté des descendants d'Esclavagistes et de Colonisateurs pour se regarder les yeux dans les yeux sans haine, et bâtir une nouvelle France multiraciale et pluriculturelle.

Allocution du Président de la République, lors de la réception du Comité pour la mémoire de l'esclavage

Allocution de Monsieur Jacques CHIRAC, Président de la République, à l'occasion de la réception en l'honneur du Comité pour la mémoire de l'esclavage.

Palais de l'Elysée - Lundi 30 janvier 2006.

Monsieur le Premier ministre,
Messieurs les Ministres,
Madame la Présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, chère Maryse Condé,
Monsieur le professeur, cher Maître, cher Edouard Glissant,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité,
Mesdames et Messieurs,

Je voudrais d'abord saluer aussi les élèves du Lycée Lenoir de Châteaubriant, du Lycée du Mirail à Bordeaux et du collège Raymond Poincaré à La Courneuve, ainsi que leurs enseignants, qui ont ensemble travaillé beaucoup et intelligemment sur le sujet de l'esclavage. Je suis particulièrement heureux de les accueillir ici, aujourd'hui.

Dans l'histoire de l'humanité, l'esclavage est une blessure.

Une tragédie dont tous les continents ont été meurtris.

Une abomination perpétrée, pendant plusieurs siècles, par les Européens à travers un inqualifiable commerce entre l'Afrique, les Amériques et les îles de l'Océan indien.

Un trafic dont il faut se représenter la réalité : des villageois vivant dans la peur, enlevés en masse, privés de leur identité, arrachés aux leurs et à leur culture. Tant d'hommes et de femmes captifs, entassés dans des bateaux où plus d'un sur dix mourait. Tant d'hommes et de femmes vendus comme du bétail et exploités dans des conditions inhumaines !

Chère Maryse Condé, vous le racontez avec beaucoup de force et beaucoup d'émotion dans votre admirable livre, Ségou.

La plupart des puissances européennes se sont livrées à la Traite. Pendant plusieurs siècles, elles ont assimilé des êtres humains à des marchandises. En France, le Code noir, promulgué en 1685, définissait l'esclave comme un "bien meuble".

L'esclavage a nourri le racisme. C'est lorsqu'il s'est agi de justifier l'injustifiable que l'on a échafaudé des théories racistes. C'est-à-dire l'affirmation révoltante qu'il existerait des "races" par nature inférieures aux autres.

Le racisme, d'où qu'il vienne, est un crime du coeur et de l'esprit. Il abaisse, il salit, il détruit. Le racisme, c'est l'une des raisons pour lesquelles la mémoire de l'esclavage est une plaie encore vive pour nombre de nos concitoyens.

Dans la République, nous pouvons tout nous dire sur notre histoire. C'est d'autant plus vrai que la République s'est construite avec le mouvement abolitionniste.

Les premiers à combattre l'esclavage furent les esclaves eux-mêmes. Les révoltes étaient fréquentes, elles étaient sévèrement réprimées. Plus tard, il y eut le commandant Delgrès, soldat de l'armée républicaine, qui proclama le 10 mai 1802 qu'il voulait "vivre libre ou mourir"; il y a eu Toussaint-Louverture, qui créa les conditions de l'indépendance de Saint-Domingue, devenu Haïti ; il y a eu la mulâtresse Solitude, Cimendef et Dimitile, figures emblématiques des "marrons", comme on appelait alors les esclaves fugitifs. Ces noms, ces destins, hors du commun, souvent tragiques, trop peu de Français les connaissent. Pourtant, ils font bien partie de l'histoire de France.

Très tôt, une prise de conscience avait germé. Quelques-uns, parmi les Européens, s'étaient dressés contre l'esclavage. En France, ceux qui, avant même la République, avaient l'esprit républicain, firent de l'émancipation leur combat.

Ce fut l'honneur de la Première République, en 1794, d'abolir l'esclavage dans les colonies françaises. Rétabli par le Consulat en 1802, il fut définitivement aboli, par la Deuxième République, le 27 avril 1848, à l'initiative de Victor Sch?lcher.

Il faut le dire, avec fierté : depuis l'origine, la République est incompatible avec l'esclavage. C'est dans cette tradition historique que s'est inscrite la représentation nationale, lorsqu'en 2001, elle a fait de la France le premier pays au monde à inscrire, dans la loi, la reconnaissance de l'esclavage comme crime contre l'humanité.

L'abolition de 1848 est un moment décisif de notre histoire : l'un de ceux qui ont forgé l'idée que nous nous faisons de notre pays, en tant que terre des droits de l'Homme.

Mais, au-delà de l'abolition, c'est aujourd'hui l'ensemble de la mémoire de l'esclavage, longtemps refoulée, qui doit entrer dans notre histoire : une mémoire qui doit être véritablement partagée.

Ce travail, nous devons l'accomplir pour honorer la mémoire de toutes les victimes de ce trafic honteux. Pour aussi leur rendre la dignité. Nous devons l'accomplir pour reconnaître pleinement l'apport des esclaves et de leurs descendants à notre pays, un apport considérable. Car de l'histoire effroyable de l'esclavage, de ce long cortège de souffrances et de destins brisés, est née aussi une grande culture. Et une littérature qui constitue sans doute l'une des meilleures parts de la littérature française d'aujourd'hui : vous en êtes, chère Maryse Condé, cher Edouard Glissant, parmi les plus éminents représentants. Et je pense aussi, bien sûr, à Aimé Césaire et à tant d'autres.

Mesdames et Messieurs,

La grandeur d'un pays, c'est d'assumer, d'assumer toute son histoire. Avec ses pages glorieuses, mais aussi avec sa part d'ombre. Notre histoire est celle d'une grande nation. Regardons-la avec fierté. Regardons-la telle qu'elle a été. C'est ainsi qu'un peuple se rassemble, qu'il devient plus uni, plus fort. C'est ce qui est en jeu à travers les questions de la mémoire : l'unité et la cohésion nationale, l'amour de son pays et la confiance dans ce que l'on est.

C'est pourquoi je souhaite que, dès cette année, la France métropolitaine honore le souvenir des esclaves et commémore l'abolition de l'esclavage. Ce sera, comme le propose votre rapport, au terme d'un travail très approfondi, auquel je tiens à rendre hommage, le 10 mai, date anniversaire de l'adoption à l'unanimité par le Sénat, en deuxième et dernière lecture, de la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme un crime contre l'humanité.

Aucune date bien sûr ne saurait concilier tous les points de vue. Mais ce qui compte, c'est avant tout, c'est que cette journée existe. Elle ne se substituera pas aux dates qui existent déjà dans chaque département d'outre-mer. Dès le 10 mai de cette année, des commémorations seront organisées dans les lieux de mémoire de la traite et de l'esclavage en métropole, outre-mer et, je le souhaite, sur le continent africain. Votre Comité devra y veiller.

Au-delà de cette commémoration, l'esclavage doit trouver sa juste place dans les programmes de l'Education nationale à l'école primaire, du collège, du lycée. En outre, les ?uvres, objets et archives relatifs à la traite et à l'esclavage qui constituent un patrimoine d'une exceptionnelle richesse : qui devront être à ce titre être préservés, valorisés et présentés au public dans nos musées.

Nous devons également développer la connaissance scientifique de cette tragédie. Même si cela ne diminue en rien la responsabilité des pays européens, la mise en place de la traite, comme l'a bien montré votre rapport, demandait une organisation, mais aussi des relais actifs dans les territoires dont étaient issus les esclaves ou dans les pays voisins. Il y eut un esclavage avant la traite. Il y en eut un après. Enrichir notre savoir, c'est le moyen d'établir la vérité et de sortir de polémiques inutiles. Un centre de recherche sera donc créé à cet effet.

Et bien sûr, la mémoire de l'esclavage doit s'incarner dans un lieu ouvert à tous les chercheurs et au public. J'ai décidé de confier à Monsieur Edouard Glissant, l'un de nos plus grands écrivains contemporains, homme de la mémoire et de l'universel, la présidence d'une mission de préfiguration d'un Centre national consacré à la traite, à l'esclavage et à leurs abolitions. Je le remercie d'avoir bien voulu accepter. Le Comité pour la mémoire de l'esclavage, chère Maryse Condé, sera naturellement étroitement associé à cette mission.

Enfin, le combat contre l'asservissement est un combat d'aujourd'hui. C'est un combat de la France et de la francophonie. Le travail forcé existe, sous une forme ou sous une autre, sur presque tous les continents aujourd'hui : selon les Nations Unies, plus de 20 millions de personnes en sont victimes. Comment tolérer qu'en ce début du XXIe siècle, il y ait, dans le monde, des familles "enchaînées", génération après génération, dans la servitude pour dettes ? Que tant d'enfants travaillent, et souvent dans des conditions épouvantables ? Que tant de jeunes filles soient vendues par leur famille, pour devenir des domestiques sans salaire ou être livrées à la prostitution ?

Il y a eu des progrès. Mais la tâche reste immense : la France est et doit être au premier rang dans ce combat, combat pour les droits de l'Homme. Afin de lutter contre les survivances de l'esclavage, mais aussi contre ses résurgences dans le contexte de la compétition économique mondiale, il faut approfondir la coopération entre les pays du Nord et le pays du Sud. La croissance doit être, un accélérateur du progrès social et non pas un frein. Il faut aussi rapprocher les organisations internationales concernées, en particulier l'Organisation internationale du travail et l'Organisation mondiale du commerce. Le droit du commerce international ne saurait ignorer les principes fondamentaux des droits de l'Homme.

Il nous faut enfin veiller à ce que les entreprises occidentales, lorsqu'elles investissent dans les pays pauvres ou émergents, respectent les principes fondamentaux du droit du travail tels qu'ils sont inscrits dans le droit international. C'est pourquoi je compte proposer une initiative européenne et internationale. Les entreprises qui, sciemment, auraient recouru au travail forcé, doivent pouvoir être poursuivies et condamnées par les tribunaux nationaux, même pour des faits commis à l'étranger.

Mesdames et Messieurs,

L'esclavage et la traite sont pour l'humanité une tache indélébile. La République peut être fière des combats qu'elle a gagnés contre cette ignominie. En commémorant cette histoire, la France montre la voie. C'est son honneur, sa grandeur et sa force.

Je vous remercie.

Commentaire

Bravo ! Monsieur le président, les Noirs de France et d'Afrique vous remercient de les avoir écoutés et compris.

Il reste une chose : le Partage. Etes-vous prêt ? Les autres frères Blancs, sont-ils prêts à partager ?

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Commentaires

Anonyme a dit…
on avait tellement horreur des colonialisateurs qu'une fois ceux ci partis, on est vite venu se réfugier dans les jupes de notre mère patrie

maintenant le partage ; je sui srentré chez vous sans votre accord, mais tout ce qui est à vous est à nous...logique non !!
Pr EFL a dit…
Bonjour Monsieur, Madame ou Mademoiselle,

N'ayez pas peur de vous présenter si vous ne reprochez rien ou ne défendez que les bonnes causes. Si les colonisateurs n'avaient osé franchir leurs frontières de leurs contrées, les Noirs ne seraient peut-être venus dans les territoires aussi longtemps où règne un climat horrible ! Nous sommes d'accord sur ce point.

Les colonisés n'avaient pas horreur des colonisateurs au départ. C'est par la suite qu'ils avaient compris que les "sans-papiers, les sans-visas" pour utilisés le langage d'aujourd'hui sont entrés dans les territoires sans la moindre autorisation des terriens ou "territoriens" (propriétaires de ces territoires) en usant la force ou la ruse contre les populations qui étaient plus surpris et apeurés de voir débarquer des individus de couleur étrange, mais de même forme générale. Imaginons que des martiens débarquent à Paris ou New-York ! ça serait l'affolement total dans la cité, n'est-ce pas ? Sauve qui peut ! Les Noirs d'Afrique ont vécu la même situation. ! Les colonisateurs savaient ce qu'ils voulaient. Ils n'avaient hésité sur les moyens pour y arriver.Des résistances ont commencé à se mettre en place pour repousser l'envahisseur. Comme dans toutes les populations, il y a des gens fragiles mentalement qui laissent séduire par l'intrus. Ils finiront par l'imiter et termineront par habiter chez lui sous sa coupe mais sous sa jupe.
Pr EFL a dit…
N'ayez pas peur de vous présenter si vous ne reprochez rien ou ne défendez que les bonnes causes. Si les colonisateurs n'avaient osé franchir leurs frontières de leurs contrées, les Noirs ne seraient peut-être venus dans les territoires aussi longtemps où règne un climat horrible ! Nous sommes d'accord sur ce point.

Les colonisés n'avaient pas horreur des colonisateurs au départ. C'est par la suite qu'ils avaient compris que les "sans-papiers, les sans-visas" pour utilisés le langage d'aujourd'hui sont entrés dans les territoires sans la moindre autorisation des terriens ou "territoriens" (propriétaires de ces territoires) en usant la force ou la ruse contre les populations qui étaient plus surpris et apeurés de voir débarquer des individus de couleur étrange, mais de même forme générale. Imaginons que des martiens débarquent à Paris ou New-York ! ça serait l'affolement total dans la cité, n'est-ce pas ? Sauve qui peut ! Les Noirs d'Afrique ont vécu la même situation. ! Les colonisateurs savaient ce qu'ils voulaient. Ils n'avaient hésité sur les moyens pour y arriver.Des résistances ont commencé à se mettre en place pour repousser l'envahisseur. Comme dans toutes les populations, il y a des gens fragiles mentalement qui laissent séduire par l'intrus. Ils finiront par l'imiter et termineront par habiter chez lui sous sa coupe mais pas sous sa jupe !
Titophe a dit…
Eugene,

Laisse tomber, ce Grrr est un pauvre type qui comble ses frustrations par une xenophobie gerbante. Il merite tres peu de ton temps.
Pr EFL a dit…
Merci Titophe du conseil,

S'il assumait ses propos, il se ferait connaître comme tous les honnêtes gens qui assument leurs actes. Même les colonisateurs ont laissé des écrits utiles à leurs descendants directs et aux histoiriens.
J'espère qu'il est sérieux. Ici dialoguent des citoyens sérieux et soucieux du bien-être de tous sans distinction de race, de rang social, de religion, ni de sexe etc...
Titophe a dit…
Salut Eugene,

Que penses-tu de l'affaire des caricatures? J'ai posté aujourd'hui un billet a ce sujet et ton avis (contradictoire ou non) m'interesse grandement
Pr EFL a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Pr EFL a dit…
Bonjour Titophe,

Par principe une caricature est une moquerie grotesque, une sorte d'injure par représentation sur un support quelconque.

Ce n'est jamais innoncent !

La finalité de la caricature est souvent financière ! C'est donc un métier. Rappelons-nous de Plantu ! C'est le roi de la dérision !

Les Européens ont toujours cherché du profit à tout car tout peut rapporter. Dans les autres populations du monde, la notion de travail est différente. La dérision à l'Occidental n'est pas un métier.

Dieu ou Allah sont les Créateurs de la vie. Et Jesus ou Mahomet pour les croyants les représentants de l'être supérieur sur terre, par conséquent ils ne peuvent être les objets de dérision par les vivants. En caricaturant l'un d'eux, il y a blasphème, sacrilège. Rappelons-nous du film "La Tentation du Christ" !
Ce sont toujours ceux qui se croient tout permis parce qu'ils se considérent au dessus des autres qui transgressent le sacré des autres peuples du monde.

La profanation des Pyramides d'Egypte en est le parfait exemple, n'est-ce pas ? Peut-on imaginer un jour en l'an 2500 que des scientifiques Bantous ou Zoulous fassent des fouilles archéologques au cimétierre du Père Lachaise où reposent d'illustres personnes, pour les besoins de la science universelle ?

Je trouve la réaction des musulmans épidermique, ils auraient mieux fait d'être plus fins que ces créateurs des sensations en demandant des excuses solennelles et le retrait sans conditions des caricatures de Mahomet avec un turban auquel est placée une bombe !
Ces caricaturistes voulaient faire passer un message que chacun comprendra; il suffit de bien regarder le dessin le plus explicite ! Et montrer aussi que , musulmans, terreur et menace font bon ménage; la preuve, la terreur commence ! Ce qui est évidemment faux. C'est la colère brute des populations blessées !

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