Egalité - Liberté - Fraternité : Un leurre pour les Français issus des anciennes colonies !

Ce Jeudi 23 février 2006 :
Un rappel pour comprendre la suite. Un sondage de l'institut CSA paru dans le Parisien du 1/2/2006 indique 3 Français (soit 72%) sur 4 estiment que la diversité actuelle de la population est "une richesse". Ils sont toutefois 2 (soit 63%) sur 3 à considérer que l'intégration des populations non européennes demeure difficile. Il écrit : " Après la crise des banlieues et dans un contexte social toujours difficile, ce sondage montre qu'il existe une forte volonté de vivre ensemble, surtout chez les jeunes".
Philippe Lemoine, PDG de Laser, animateur d'un groupe de réflexion sur le thème : "L'Europe, le monde et la diversité : que faire du passé colonial ?", déclare que pendant longtemps, la France n'a pas voulu voir, ni penser sa diversit. On a eu très nettement l'impression qu'il y avait une sorte de couvercle vissé sur la marmite, rien ne s'exprimait sur ces questions. Le retour brutal du débat sur le passé colonial de la France, et sans doute aussi la crise des banlieues, a provoqué un premier déclic...
Dans le Parisien 25/2/2006, il écrit à propos des minorités que : "Après l'explosion dans les banlieues, les partis politiques ont promis d'accorder plus de place sur leurs listes aux Français issus de l'immigration. Mais voilà c'est un casse-tête. Et alors que les élections se profilent, rien ne vient".
Les partis sont verrouillés depuis presque 50 ans aux Français issus de l'immigration à qui on faisait jouer les seconds rôles. La réaction de Maxime Kremetz (De quoi je me mêle) n'est que la partie visible de l'iceberg de tous les responsables politiques des partis des Français blancs, à l'exception peut-être d'un seul, le MRG pour lequel Taubira, la première noire candidate à la plus haute fonction de la république, portait les et ses couleurs aux dernières présidentielles !
Un modèle à ne pas suivre pour les autres partis !
Question : La France va-t-elle accepter maintenant d'évoluer en pratiquant une véritable intégration politique, sociale, économique des Français issus des ex-colonies après les tristes événements des banlieues en novembre 2005 ?
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"De quoi je me mêle ?"
LA RÉALITÉ FRANÇAISE

Réactions du club Africagora suite aux propos méprisants de M. Maxime Gremetz, député communiste de la Somme, tenus dans le documentaire « Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? » diffusé le 14 février sur Arte.

« Où vous croyez-vous ? Je connais bien l’Afrique. Je sais comment ça se passe et vous voudriez que ça se passe de la même façon. J’ai bien connu Mobutu » : Maxime Gremetz, député communiste de la Somme, répond ainsi à Dogad Dogoui, qui l’interroge sur l’absence à l’Assemblée Nationale de députés noirs, maghrébins, asiatiques élus dans l’hexagone.

La scène se déroule salle des quatre colonnes de l’Assemblée Nationale, dans l’espace situé à la sortie de l’hémicycle et traditionnellement consacré pour les députés aux interviews et réponses aux questions des médias. Suivi par une caméra de Arte, Dogad Dogoui s’avance vers quelques députés de la majorité parlementaire comme de l’opposition, pour une seule et même question : comment expliquez-vous que sur les bancs de votre groupe ne figure aucun député des minorités dans l’hexagone, originaire d’Afrique noire, du Maghreb ou d’Asie ?
Quelques uns des élus trouveront le moyen d’une réponse gênée, traduisant la difficulté d’expliquer cette discrimination institutionnelle à l’égard des citoyens et militants issus de l’immigration. D’autres illustreront par des propos repris dans le documentaire diffusé par Arte le 14 février dernier, leurs mépris et manque de considération à l’égard d’un concitoyen demandant de simples explications : Jean-Marc Ayrault, député de Loire-Atlantique, maire de Nantes et surtout président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, laissera entendre que ce sujet sérieux ne soit pas abordé par n’importe qui ??. Quant à Eric Raoult, député UMP de Seine Saint-Denis et maire du Raincy, il traitera la question par le mépris : « c’est pour un mariage blanc ? » - laissant entendre qu’un Noir ne peut interroger un maire de la République que pour solliciter une faveur illégale.

Le comble du mépris reviendra à Maxime Gremetz, député PC de la Somme, qui renverra Dogad Dogoui à sa condition d’Africain, avec véhémence et emportement (allant même jusqu’à lui porter main, ce qui n’a pas été retenu par l’équipe de télévision pour la diffusion sur Arte).

Ces réactions d’élus de la Nation devant les légitimes questions d’un citoyen les interrogeant sur une situation inadmissible dans la France du XXIe siècle, augurent mal de l’avenir et de la place dans le débat public, la vie politique et la société toute entière des citoyens discriminés en raison de leurs origines ethniques ou de la couleur de leur peau. Dans le pays des lumières, donneur de leçons de par le monde sur le respect des minorités et la démocratie dans les pays du Sud, les élus de la Nation se montrent incapables de se préoccuper de celles et ceux qui sont exclus de la décision.

Comment comprendre que de tels agissements – dont celui indigne de M. Gremetz, indigne d’un élu de la République et membre d’un parti politique qui par ailleurs affiche sa « fraternité » avec les minorités – soient courants en 2006, année durant laquelle l’égalité des chances est déclarée grande cause nationale ? De quelle égalité des chances parle-t-on - quand dans le même documentaire diffusé le 14 février par Arte - des propos sont tenus niant l’identité de concitoyens aux cultures et origines différentes de la majorité ?

A maintenir écartés des espaces de décision, une immense portion des plus fragiles et des exclus de l’égalité de chances (pauvres, habitants des cités délabrés, minorités ethniques, …), nos élites républicaines économiques, politiques, intellectuelles, culturelles ou médiatiques, en oublient que la véritable cohésion sociale doit assurer la considération et une place pour tous dans la société.

Les leçons du 21 avril ont semble-t-il été oubliées (y compris par les tenants d’une gauche réputée plus proche des plus fragiles et amis des enfants d’immigrés), et les violences urbaines de fin 2005 n’ont pas encore reçu de réponses à la hauteur des exigences de la cohésion sociale et des aspirations de toute une partie de la jeunesse française. Prenons garde à ne pas désespérer les banlieues, les minorités ethniques et les classes populaires parmi les plus exclus de notre société.

L’égalité des chances ne sera atteinte que si nos élites acceptent de donner plus à ceux qui en ont moins. Pour assurer une véritable équité entre tous les citoyens il faut les traiter différemment selon leur situation. Sortons de cet égalitarisme porteur de statut quo, qui ne rétablit pas l’ascenseur social et la mobilité.

Contact presse : Dogad Dogoui (Président du Club Africagora : www.africagora.org)
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Commentaires

Titophe a dit…
Ne serait-il pas interessant de faire un parallele entre le manque de representativité des non-blancs et celle des femmes?
Je suis de plus en plus persuadé que sexisme et racisme sont liés et pourraient beneficier d'une mutualisation des debats et du combat.
Pr EFL a dit…
Bonjour Titophe,

Parfaitement d'accord pour ce parallèle ! Je suis pour l'émancipation sociale, économique et politique de la femme. Malheureusement l'occident n'a jamais montré l'exemple. Seuls les pays du Tires Monde sont largement en avance. Le Libéria avec la première femme présidente au Monde. Souvenons-nous du sort réservé à Edith Cresson, première femme premier ministre féminin en France, aux Jupettes, Michèle Barsac etc... La France a plus des leçons à recevoir du Tiers Monde qu'en donner. Le droit de l'Homme est l'arbre qui cache le sort des minorités dans ce pays.

Le combat est à mener pour que le 21 ème siècle soit celui de l'égalité, la fraternité et la liberté dans cet ordre là.
Titophe a dit…
100% d'accord avec toi sauf sur un point: Les femmes ne sont pas une minorité (une chance pour nous! ;-)
Gladys a dit…
Je suis d'accord avec Titophe, les problèmes liés aux femmes sont mécaniquement les même, que ceux liés aux minorités ethniques françaises. A la différence que personne n'est choqué quand on impose des quotas pour la gent féminine (Que personne ne tiens d'ailleurs dans la pratique) et que rares sont ceux qui y songent pour "les autres".

Alors parler de liberté, d'égalité et de fraternité... on est encore loin du compte.
Pr EFL a dit…
Les femmes ont toujours été considérées dans toutes les sociétés du monde comme une minorité ! Triste réalité révoltante ! Il suffit de faire le tour du sort des femmes sur toute la planète pour se rendre compte qu'elles ont du pain sur la planche ! Le Tchador dans le Moyen-Orient, l'ablation du clitoris en Afrique occidentale, le mariage forcé etc....

Souviens-toi que ce sont les hommes qui brûlèrent Jeanne d'Arc. Que firent les autres femmes ? Rien. Et maintenant toujours rien. Pourquoi ? Parce que toutes les sociétés humaines sont masculino-dominantes.

Ce 21 ème doit être celui de la vraie égalité entre les deux sexes opposés mais très complémentaires de la race humaine, car l'un n'existerait pas sans l'autre
Gladys a dit…
Voici un sujet de Libé de cette semaine sur les femmes dans le monde du travail : http://www.liberation.fr/page.php?Article=364677

C'est marrant, on est tous ici :-)

Bonjour Messieurs alors!!!

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