L'histoire coloniale française revue et corrigée au présent ?

Est-ce que la colonisation a eu un rôle positif ?

Cette question aurait pu être posée par les intéressés eux-mêmes, et cela aurait été presque normal puisque chacun est sensé s'interroger sur son passé ou le passé de ses ancêtres. Malheureusement en France, pays des droits de l'homme, des députés (descendants d'esclavagistes et de colonisateurs), sans doute animés d'un esprit de fierté pour services rendus à une partie du monde, ont voulu que les générations d'élèves (d'immigrés en majorité, natalité oblige) apprennent que la France a joué un rôle bienfaiteur pour leurs arrières-parents ici ou là-bas et sur eux-mêmes. C'est la France qui a fait qu'ils appartiennent aujourd'hui à ce monde moderne, comme si sans elle, ils ne seraient capables de rien. La France les a sortis de l'obscurantisme. Ils leur doivent reconnaissance et aliénation !

Pour ma part je dirais qu'il faut faire preuve d'ignorance ou mépris sur l'apport de la science et la technologie issues des civilisations africaines, du Moyen-Orient, d'Asie ou d'Amérique. La culture française est un mélange des autres cultures venant des autres parties du monde. Il suffit d'aller à la place de la Concorde pour s'en rendre vite compte. Les Arabes ne sont-ils sont arrivés jusqu'à Poitiers en passant par l'Espagne ? Ne retrouve-t-on pas dans ces villes de nombreuses traces de leur passage ?

Il suffit d'aller visiter l'exposition scientifique à l'institut du Monde Arabe à Paris pour se rendre compte que la technique et la science appartiennent au génie humain : C'est très révélateur et très éducateur sur le savoir des autres peuples du monde.

Dans leurs forêt les pygmées faisaient avec leurs outils la trépanation (perforation de la boîte crânienne pour accéder aux méninges) pour soigner des malades.

Le génie humain n'est pas forcément blanc, il a toutes les couleurs !

La colonisation a été une époque très douleureuse pour nos arrières-parents et parents. Par exemple la construction du chemin de fer Congo-océan par les colonisateurs Français entre Brazzaville et Pointe-Noire au Congo-Brazzaville fit de nombreuses victimes Congolaises, Tchadiennes, Centrafricaines, Gabonaises et Chinoises. Ce n'est pas un souvenir plus douloureux pour les rescapés et les descendants de ces victimes. Son intérêt était d'écouler les matières premières venant de l'intérieur des terres pour les bâteaux accostés au bord de l'océan atlantique.

Jacques Chirac veut la suppression du texte sur la colonisation. Il a raison ! Cet homme sait se rattraper en politique !.

PARIS (Reuters) - Jacques Chirac a demandé la saisine du Conseil constitutionnel en vue de la "suppression" de la mention du "rôle positif" de la colonisation française, selon les services de la présidence de la République.

Le Conseil constitutionnel doit dire si l'alinéa controversé de la loi de février 2005 est bien du domaine réglementaire et non législatif. Si c'est effectivement le cas, le gouvernement le supprimera par décret.

"Sur la base des propositions qui lui ont été faites, le président de la République souhaite que le Conseil constitutionnel (...) puisse se prononcer sur le caractère réglementaire du deuxième alinéa de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 en vue de sa suppression", indique l'Elysée dans un communiqué.

Cet alinéa stipule que "les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit".

Une pétition contre cette disposition a recueilli plus de 46.000 signatures, dont celles de plusieurs historiens de renom.

Le Premier ministre, Dominique de Villepin, a fait savoir qu'il saisissait immédiatement le Conseil constitutionnel.

"Si le Conseil constitutionnel juge que ces dispositions ne sont pas du domaine de la loi, le Conseil d'Etat sera saisi (...) d'un projet de décret supprimant cet alinéa du texte de la loi", a indiqué Matignon dans un communiqué.

"Le Président de la République", a souligné l'Elysée, "considère que la loi du 23 février 2005 rend un juste et nécessaire hommage à tous les Français rapatriés et aux combattants de toutes origines de l'armée française".

"Mais le deuxième alinéa de l'article 4 suscite des interrogations et des incompréhensions chez beaucoup de nos compatriotes. Il convient de les lever pour retrouver les voies de la concorde. La Nation doit se rassembler sur son histoire."

En se prononçant pour la suppression et non la réécriture du texte, Jacques Chirac a suivi la recommandation du président de l'Assemblée nationale Jean-Louis Debré, qu'il avait chargé le 9 décembre d'une "mission "pluraliste pour évaluer l'action du Parlement dans les domaines de l'histoire et de la mémoire".

Jean-Louis Debré a remis ses conclusions mercredi soir et la décision de Jacques Chirac a été annoncée dans la foulée.

Dans un communiqué, Jean-Louis Debré a rappelé "qu'à de multiples reprises, il a précisé que ce n'est pas à la loi d'écrire, de commenter ou de porter un jugement sur des faits qui relèvent de l'Histoire".

Il a ajouté qu'après avoir longuement consulté diverses associations, des juristes, des historiens et des parlementaires, il "souhaite la suppression de cet alinéa 2".

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Tous ces événements ont poussé Jacques Chirac, le président de la république de calmer, d'apaiser les tensions dans la communauté qui souffre le plus de la discrimination raciale à tous les niveaux de cette même république. Il s'engage courageusement, mais très tardivement, dans l'histoire de la reconnaissance des méfaits de l'esclavage et de la colonisation.

lundi 30 janvier 2006

Chirac annonce la date de l'hommage aux victimes de l'esclavage

PARIS (AFP) - Jacques Chirac annonce lundi la date retenue pour rendre hommage en métropole aux victimes de l'esclavage, objet d'une vive polémique dont l'Elysée juge cependant qu'elle "se dégonflera progressivement".

Le chef de l'Etat reçoit lundi en fin de matinée le comité pour la mémoire de l'esclavage, présidé par l'écrivain guadeloupéen Maryse Condé, et doit ensuite prononcer un discours présenté par son entourage comme "important et solennel".

Après la vive polémique sur le passé colonial de la France, à laquelle il a voulu mettre un terme en demandant mercredi la suppression partielle de l'article de loi controversé sur le rôle "positif" de la colonisation, M. Chirac devrait à cette occasion revenir sur le thème de la mémoire de la nation.

"L'histoire de la France est celle d'une grande nation et on doit être capable de la regarder comme elle est, avec ses zones remarquables et ses zones d'ombres, car quand l'Histoire est acceptée, cela favorise la cohésion nationale", explique l'entourage du chef de l'Etat, pour qui "le communautarisme ne progresse jamais quand la République avance".

M. Chirac devrait ainsi rappeler que la France fut le premier pays à reconnaître par la loi du 10 mai 2001 la traite négrière et l'esclavage comme crimes contre l'Humanité. Se basant sur la date de cette loi, le rapport Condé est favorable au choix du 10 mai pour cette journée d'hommage. Mais des députés UMP et PS d'outre-mer, soutenus par les partis communiste et socialiste, font campagne pour le 23 mai, date d'une marche qui a réuni en 1998 à Paris 40.000 Français originaires des Antilles, de Guyane et de la Réunion.

Jacques Chirac doit trancher, mais son entourage juge que "les polémiques sur la date se dégonfleront progressivement". En tout état de cause, cette journée de la mémoire sera observée dès cette année. Ce choix d'une date, prévu en juin, a été reporté à deux reprises pour cause de changement de gouvernement puis de crise dans les banlieues. Cette date ne concerne que la métropole car cette journée de commémoration existe déjà à des jours divers en Guadeloupe (27 mai), en Guyane (10 juin), en Martinique (22 mai), à la Réunion (20 décembre) et à Mayotte (27 avril).

Dans son discours, qui sera, selon son entourage, "à l'opposé de la thèse de la repentance", M. Chirac devrait prendre acte de "la montée d'une vraie blessure autour de l'esclavage" et "apporter une réponse dans l'apaisement et la simplicité à la montée de la question noire". Des parlementaires d'outre-mer, les ministres concernés par ce dossier, des élèves de trois établissements scolaires de Bordeaux, Chateaubriand et La Courneuve ayant travaillé sur l'esclavage, ainsi que des représentants d'associations ont été invités à écouter ce discours dans lequel le chef de l'Etat devrait également présenter des initiatives contre les formes modernes d'esclavage dans le monde, tels que le travail forcé et la prostitution.

M. Chirac devrait aussi présenter "des mesures pour mieux faire connaître la réalité de l'esclavage", notamment dans les programmes scolaires, et annoncer une mission chargée d'étudier la création d'un lieu de mémoire.

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Commentaires

Titophe a dit…
Gladys a posté aujourd'hui le texte du discours de Chirac. J'attends son accord pour le poster a mon tour. Je trouve ce texte particulierement remarquable.

J'aimerais que son petit frere voit le jour, celui qui parlera aussi de la colonisation et... de la neo-colonisation.

Le combat n'est pas fini, mais il est bien engagé.
Pr EFL a dit…
Bonjour Titophe,

C'est une demi-victoire pour ceux qui ont mené ce combat jusqu'à ce 10 Mai.

Il reste à traiter les maux enracinés dans le sous-sol français ! Là, c'est une autre paire de manches. Les places sont trop chères pour les partager avec les Français dont la totalité ou la moitié des gènes est venue d'ailleurs.
Titophe a dit…
Je suis d'accord avec toi. Ce n'est qu'une etape, mais elle etait essentielle.

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