La montée du refus de partage de l'espace social et politique

Chacun de nous sait qu'il fallait une autre invention pour remplacer les systèmes politico-racialo-financiers (la traite des Noirs, l'esclavage et le colonialisme) : c'est le racisme pour éviter l'égalité, le partage et le dédommagement

En France tout est mis en oeuvre pour perpétuer le système qui contribua au développement économique et social de l'Europe. Des signes de rejet viennent chez des personnages qu'on ne soupçonnerait même pas parce qu'ils occupent les meilleures places de la société où les Noirs n'auront jamais accès. Racisme oblige ! Seul moyen de résister, c'est le repli grégaire autrefois, hier, aujourd'hui et demain.

Les associations noires en quête de visibilité

Elles veulent profiter de la dénonciation des propos du socialiste George Frêche et de l'animateur Pascal Sevran pour avancer, tant dans la société que politiquement.
Par Didier ARNAUD, Catherine COROLLER, Fabrice TASSEL. QUOTIDIEN : lundi 18 décembre 2006

Les associations noires
Insulte raciste ou politique ? Les propos de l'animateur Pascal Sevran ont relancé, de façon spectaculaire et polémique, le débat sur la place des Noirs en France. Ces derniers mois, plusieurs épisodes du même style ont coïncidé avec l'émergence de la problématique de la visibilité des Noirs et de la mémoire de l'Histoire française.

En novembre 2005, Hélène Carrère d'Encausse, éminente historienne, lisait dans la polygamie une clé des trois semaines d'émeutes urbaines que venait de vivre le pays : «Beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues.» A la même époque, Alain Finkielkraut confiait à un journal israélien : «On nous dit que l'équipe de France [de football] est black, blanc, beur... En fait, aujourd'hui, elle est black, black, black, ce qui fait ricaner toute l'Europe.» Avant de regretter de s'être «abandonné à une blague».

Récidiviste. Tout récemment, Georges Frêche, président de la région Languedoc-Roussillon, multirécidiviste du dérapage verbal, prenait le relais en déclarant que dans l'équipe de France de foot, «il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre (...). S'il y en a autant, c'est parce que les Blancs sont nuls (...). Bientôt, il y aura onze Blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine».

Sans utiliser un tel registre, ce vocabulaire menaçant et mécanique apparaît jusque dans les discours officiels qui évoquent la situation sur le continent africain. Ainsi, le 11 décembre, le ministre de l'Intérieur introduisait sa conférence de presse sur l'immigration en brandissant le spectre des «grands mouvements de population. Une femme européenne a, en moyenne, 1,5 enfant. Une femme africaine en a 5,2. C'est un potentiel migratoire considérable». Jacques Chirac affirmait, lui, dans son allocution du 14 Juillet : «Il y a 950 millions d'Africains, dont 450 millions ont moins de 17 ans. Vous en aurez deux milliards en 2040-2050. Si on ne développe pas cette Afrique (...), ces gens inonderont le monde.»

Débats virulents. Ce fracas de mots s'est accompagné de débats sur la mémoire et l'arrivée des Noirs sur le devant de la scène politique. Après des années de revendication, une journée nationale de l'esclavage a vu le jour le 10 mai dans une certaine indifférence. En revanche, les débats ont été virulents autour de la loi du 23 février 2005 sur le rôle positif de la colonisation, témoignant de l'embarras à gérer l'héritage de l'Empire. Ce texte a finalement été amendé.

Mais les composantes de la population noire sont loin d'être unifiées. Dieudonné est ainsi porteur d'une concurrence victimaire entre les Noirs et les Juifs. Récemment, il s'est affiché à la fête Bleu-Blanc-Rouge du FN. Cette initiative a été soutenue par l'écrivain guadeloupéen Raphaël Confiant, qui a qualifié les Juifs d' «innommables». Tout cela a peu à voir avec les débats qui, eux-mêmes, opposent le Collectif DOM (Antillais, Guyanais, Réunionnais) aux Africains du Conseil représentatif des associations noires (Cran). «Le Cran défend les Africains, il ne peut décider qu'il parle au nom de tous les Noirs», explique une représentante de DOM, qui a demandé la dissolution du Cran. Le Cran n'est qu'une association de «racistes», qui «définissent les gens par leur couleur de peau», souligne un membre de DOM. Le CRAN a choisi de ne pas entrer dans cette polémique.

Chaises vides. Cette concurrence pour exister dans le jeu politique se déroule sous l'oeil relativement indifférent des appareils classiques. En septembre, à l'université d'été d'Africagora, un lobby de chefs d'entreprise, une rangée de chaises vides était «réservée» aux différents partis politiques. Bref, la question noire avance en crabe. «Si l'on fait un coup d'éclat, une sortie raciste comme Pascal Sevran, il y a plus de chances pour qu'on parle du problème», estime le sociologue Eric Fassin. La campagne présidentielle, monopolisée, selon ce dernier, par l'affrontement Sarkozy-Royal, n'est pas une «conjoncture favorable» pour parler de ce sujet.


-Retour au début

Commentaires

Titophe a dit…
Salut Eugene

Et bonne année! Dis donc, tu n'es pas tres productif en ce moment?
Pr EFL a dit…
Bjr Titophe,

Bonne et heureuse année 2007 à ta famille et à toi-même, humain authentique du monde !
C'est vrai que je me suis donné un peu de temps de réflexion sur les nombreux qui secouent le monde : Pendaison en Irak par exemple, la campagne présidentielle en France avec le candidat unique de l'UMP Sarko (Cela fait penser à l'URSS, Cuba, Chine, le Congo-Brazzaville), bref. Il y a du travail les jours à venir.
Titophe a dit…
Je voulais t'interpeller sur la montée d'un certain communautarisme donnant des blogs comme celui-ci, qui me laissent pantoi. Qu'en penses-tu?

Posts les plus consultés de ce blog

Un Noir enterré au Panthéon aux côtés de Jean Jaurès et Jean Moulin ...!

Et si le roi Pélé était le premier des singes !

La France monoethinique ou pluriethnique (en sport) ?